24h roller, épisode 5, la piste à 46°

Épisode5

Le départ

Toujours par souci d’économiser mes forces, je décide de ne pas participer aux qualifications. Les solos ont le droit de rester chaussés à condition de partir derrière le dernier concurrent. 15H55 nous prenons position à l’arrière. 16H00 le départ est donné. Nous assistons amusés à la traditionnelle course en chaussettes. Les meilleurs mettrons moins de 10 secondes à partir et feront leurs lacets dans la descente… Le dernier, lui, mettra 3 mn… La température de l’air est de 34°C, celle de la piste 46°C… Heureusement il y a du vent.

Nous sommes autorisés à partir. Mon expérience de marathonien m’invite à ne pas m’enflammer. Je pars donc tranquillement dans les derniers, sous les encouragements du public toujours bienveillant avec les solos. La côte Dunlop est moins raide que dans mes souvenirs. J’ignore si je penserai la même chose dans 50 tours… Je choisis de faire des petits pas rapides moins énergivores et d’éviter la corde des virages (comme en course à pied). La descente est toujours aussi grisante mais je ne prends pas d’élan comme en équipe (toujours penser à s’économiser). Le vent est rafraîchissant.

Mi-tour, je me fais déjà dépasser par les cracks qui tournent en dessous des 7mn (au tour). C’est la meilleure place pour admirer le spectacle. La bagarre, la technique, le bruit sifflant des roulements.

Surtout ne pas se laisser emporter et garder son rythme. Je tourne entre 11 et 12 mn au tour. Tout va bien. Je suis heureux d’avoir trouvé des manchettes pour protéger mes bras du soleil ( merci Intersport cette fois-ci…); il fait vraiment très chaud.

10 tours, je fais ma première pause. Tout va bien. Je n’ai rien programmé. Seulement écouter mon corps. Je me repose 30 mn ventilateur à fond dans la tête pour redescendre en température (encore une bonne idée…). Puis je repars dans la « gueule du dragon ». Les premières boucles se déroulent sans encombre. Je consomme une gourde d’eau tous les 3 tours. J’ai « balisé » virtuellement 3 endroits sur la piste où je m’oblige à boire pour ne pas oublier. Malgré cela il m’arrive encore d’avoir soif. A la fin de la course j’aurai consommé 30 gourdes, soit 15 litres d’eau…

J’effectue 9 tours mais cela devient très dur. Je m’arrête, plonge ma tête dans le ventilo et m’écroule dans le fauteuil. Cette fois-ci la pause est plus longue: 1H15 je m’endors même 15 mn. La belle confiance fait place aux premiers doutes!

Episode 5